— Ah ! c’est lui. Ouvrez ; et l’inconnu entra aussitôt. Je commençais à craindre que tu n’eusses oublié notre rendez-vous.
— Il n’est que minuit, dit Dupont.
— C’est vrai.
— N’était-ce pas l’heure convenue.
— Tu as raison.
— Alors, pourquoi me faire des reproches ?
— Tu te trompes, Dupont, ce ne sont pas des reproches ; j’étais seul et je m’ennuyais. Dis-moi as-tu songé à ce que tu m’as promis ?
— Oui ; et plus j’y songe et plus je m’en dégoûte : sais-tu que c’est mal ?
— Pshaw ! enfant, je m’engage à prendre toute la responsabilité. Voyons, sois homme. Tu sais ce dont il s’agit ; notre fortune ! Tu dois être persuadé de l’infaillibilité de notre moyen. Qu’est-ce qui peut donc te faire balancer encore ?
— Cette poule noire.
— Eh bien, ce n’est rien, tu n’as qu’à la voler et moi je me charge du reste.
— Pourquoi ne pas l’acheter ?
— Imbécile ! tu sais bien qu’alors elle serait inutile. Veux-tu que je te lise encore le passage ? Est-ce que tu ne t’en rappelles plus ? Qu’est-ce au fait, que de voler une poule noire ! Quand bien même tu serais découvert ? tu diras à ton voisin que tu voulais lui faire une plaisanterie ; et puis, tout sera dit.
— Pourquoi ne le fais-tu pas toi-même ?
— Pas mauvais ! D’abord, tu sais qu’il faut être