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menaçant son intégrité, assure à la France, aux États-Unis, leurs possessions d’Indo-Chine et des Philippines, et aussi à l’Allemagne Tsing-Tao ; au Japon elles donnent encore le prestige d’apparaître comme le défenseur éventuel de l’Inde, et aussi des satisfactions à son orgueil national : ses plus hauts représentants diplomatiques deviennent ambassadeurs, le Mikado reçoit l’ordre de la Jarretière ; des officiers japonais sont envoyés dans l’armée des Indes, des officiers anglais dans l’armée japonaise ; les deux gouvernements japonais et anglais se promettent pleine et franche communication sur les mesures à prendre au cas où l’un des deux jugerait les intérêts de son pays menacés, les autorités navales et militaires des deux pays se consultent, les escadres se visitent.

Pendant la guerre, on vendait dans les rues japonaises une image représentant la Russie, énorme araignée qui enveloppait l’Asie de sa toile. Le Japon et l’Inde seuls n’étaient pas encore pris. Maintenant, Anglais et Japonais s’entendent pour refouler, loin des mers tropicales et tempérées qu’ils tiennent, la bête monstrueuse dans sa solitude du Nord.