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d’arbres et sur un cadre de collines. Au Kinkakuji, on vous montre la montagne à la capuche de soie : par un jour chaud de juillet, le mikado Uda devenu inkyo ordonna qu’elle fût couverte de soie blanche pour que ses yeux pussent éprouver une fraîche sensation d’hiver.

Par le jardin, disséminés, des pavillons, Kinkaku, Ginkaku, pavillons d’or et d’argent, simples maisons japonaises, aux bois bien ajustés et de profils purs, rehaussés d’appliques de métal ; sur les toits jadis dorés ou argentés, un oiseau de bronze aux plumes ébouriffées fait la roue. Dans les appartements presque nus, des étagères et aussi des fusumas où sont peints des sages, des fleurs, des bêtes. Il faut se pencher pour goûter les détails de cette élégance sobre. En ces jardins, simples suggestions de paysages, ces pavillons, suggestions de palais, sont ornés de peintures qui suggèrent plus qu’elles n’expriment. Voici les chambres de dimensions réglées où l’on pratiquait les cérémonies de thé, où l’on s’exerçait à reconnaître les divers crus des encens respires, où l’on composait des bouquets selon des règles tirées de Confucius. Les kiosques du jardin se prêtaient à la vie de société ; les sièges étaient disposés pour que, sans gêne, chacun eût un point de vue sur le jardin ouvert devant lui. Plaisirs sociaux et joies de nature étaient habilement combinés.

Devant le pavillon, se dressent encore les plates-formes de sable argenté où l’on se divertissait, et les plates-formes de bambou, où, par les nuits claires de