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C’est de l’Inde qu’est venue au Japon cette coutume de l’inkyo. La vie du brahme est divisée en quatre périodes. À la fin de l’enfance, on lui passe le fil sacré du deux fois né ; jeune homme et adolescent, il apprend par cœur les Véda, offre le feu sacré à un brahme plus âgé, et le sert. Dans la deuxième période de sa vie, il se marie et fonde une famille. Puis il se retire dans la forêt comme un reclus, pour la troisième étape de sa vie, se nourrissant de fruits et de racines, pratiquant ses devoirs religieux avec une dévotion croissante. La quatrième période est celle du mendiant ascète et religieux, tout à fait retiré des affaires terrestres ; il tâche de devenir indifférent aux joies, aux chagrins, aux besoins du corps : il se soucie seulement de l’absorption finale dans la divinité. Sans gîte fixe, il vit de dons non sollicités.

De même pour le moine bouddhique, « c’est un étroit assujettissement que la vie dans la maison, un état d’impureté ; la liberté est dans l’abandon de la maison ». — « Abandonnant toute possession, il faut s’en aller de là[1]. » C’est ainsi que « l’ascète Gôtama, jeune, en ses jeunes années, dans la force et la fleur de la jeunesse, au printemps de sa vie, a quitté sa maison pour mener une vie errante ; l’ascète Gôtama,

  1. Cité par Oldenberg, Le Bouddha, trad. de A. Foucher, pp. 347-348.