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Ashikaga Yoshimitsu (XIVe siècle), Ashikaga Yoshimasa (XVe siècle), cherchèrent une retraite au Kinkakuji et au Ginkakuji, tout en continuant à diriger les affaires. Suivant la mode, des têtes de maisons nobles abdiquaient aussi : ils devenaient inkyo, ils entraient dans la retraite, — gardant tout de même leur autorité, car souvent au Japon ce ne sont pas ceux qui ont les titres qui ont réellement l’influence.

Pendant tout le moyen âge japonais, une longue période de guerres et de misères avait contribué à détacher du monde bien des guerriers. L’histoire de Kumagai Naozane, à la fin du XIIe siècle, est célèbre au Japon. Dans un combat, comme il arrachait le casque de son adversaire terrassé, pour lui mieux couper la tête, il reconnut Atsumori, un jeune homme, et fut pris de pitié, car son propre fils était déjà tombé dans la bataille. S’il épargnait le jeune Atsumori, c’était le livrer à des mains plus brutales, c’était aussi ne pas recueillir la gloire d’avoir dépouillé un tel ennemi. Atsumori accepta son sort avec courage ; mais Naozane, pris de remords, jeta ses armes, remit au père d’Atsumori les dépouilles et la tête de son fils, puis, pour prier, se retira au temple de Kurodani à Kyôto.

Après la pacification du pays au XVIIe siècle par les shôguns Tokugawa, l’étiquette tirée de l’éducation chinoise, qui fut imposée aux daïmyos et aux samuraïs, devint si pesante de détails minutieux que pour échapper à cette tyrannie, beaucoup d’entre eux se firent inkyo. On a comparé la violence faite