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de la Secte Zen, Kanô Motonobu, le plus grand artiste de l’école classique pour son habileté calligraphique et l’ampleur sereine de ses paysages.

Dans ces monastères, travaillèrent la foule de ces bonzes artistes, qui n’ont signé ni peintures, ni sculptures, et sans doute aussi ceux qui écrivirent la grande poésie lyrique des . L’art du vieux Japon y est encore en partie conservé, bien que les musées de Nara, de Kyôto tiennent déjà leurs chefs-d’œuvre de ces monastères de Kyôto, et aussi du temple d’Hôryûji et du monastère de Koya, dans le Yamato.

Au XVe et au XVIe siècles, c’étaient de très riches communautés au temporel qui, profitant de l’anarchie créée par la faiblesse du pouvoir central et par les guerres féodales, s’étaient fortifiées. Chaque temple avait ses hommes d’armes et ses samuraïs : aussi Nobunaga dut-il faire avec toutes ses forces un siège en règle du grand monastère de Hieizan, qui dominait le lac Biwa, à l’est de Kyôto, et abritait des milliers de bonzes. On menait dans ces temples une vie de luxe. Des cadets de famille s’y réfugiaient pour faire fortune ; au XVIIe siècle, les bonzes du Daitokuji portèrent quelque temps des draperies de pourpre rouge.

Les murs d’enceinte de ces monastères indiquent encore à leurs rayures blanches que des mikados y vécurent — au Myôshinji l’empereur Hanazono, au Nanzenji l’empereur Kameyama (XIIIe siècle), mikados déposés par de puissants ministres et ne gardant que l’ombre du pouvoir. Des shôguns aussi, comme