Page:Aubert - Paix japonaise, 1906.djvu/341

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE III
L’INKYO
Kyôto.

Nous rendons visite à un Japonais âgé, dans une maison semblable à toutes les maisons japonaises ; mais, comme il est riche, les bois bien ajustés sont lisses, les nattes blondes de fraîcheur. Le jardin quoique petit est mystérieux ; un rideau d’arbres dissimule la palissade de la rue ; le ruisseau semble se perdre très loin.

Au bout d’un promenoir qui, frêle comme un rayon d’étagère, court le long de la maison, on se trouve dans un bois de bambous grêles et pressés, bois sacré en miniature ombrageant la pagode de bronze, que cet homme a choisie pour orner sa tombe quand il mourra. On le dirait lui-même en vieux bois, aussi sec, aussi bien ajusté et luisant que sa maison. Après des salutations et des silences alternés, il consent à nous montrer deux ou trois kakémonos de sa collection qui, empaquetée, dort dans la poussière et le mystère, car en Extrême-Orient tout art est prétexte à ésotérisme. Ce sont des imitations japonaises de