Page:Aubert - Paix japonaise, 1906.djvu/299

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE II
ROUTES JAPONAISES
Sur le Tôkaïdô.

Au long du Pacifique, reliant les deux capitales Tôkyô et Kyôto, sur la bande étroite de terrain plat entre la base des montagnes et le rivage, s’étire durant cinq cents kilomètres le Tôkaïdô, la « route orientale de la mer ». Ligne molle traînant au bord des golfes comme un lacet mal tendu, ou coupure nette à travers les passes des monts, la large voie se reconnaît de loin ; une double rangée de cryptomerias droits et de grands pins tordus, processionnellement, des deux côtés, encadre la vieille chaussée pierreuse.

Lieu de fêtes et de plaisirs, champ de rixes et de batailles, chemin de commerce et de pèlerinage, grande artère de la ville nationale, à travers l’histoire japonaise aussi, le Tôkaïdô déroule ses « cinquante-trois étapes », qu’ont illustrées Hokusaï, Hiroshigé et les peintres d’autrefois. Pour les poètes et les auteurs de drames lyriques, de , comme pour les