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AVANT-PROPOS

Toutes les ambitions du Japon s’ordonnent autour de l’idée d’une « Paix Japonaise » de l’Extrême-Orient. Définitivement, le Japon gagne le droit d’avoir une politique d’expansion ; il s’installe sur le continent asiatique. Glorieux et endetté, il se trouve dans une situation grandiose, moins par les résultats acquis que par les possibilités qui s’offrent à lui : la Corée à administrer ; la Chine à diriger, si les Chinois s’y prêtent ; d’énormes marchés à pourvoir, si l’industrie nationale y suffit ; un rôle de protecteur à jouer sur l’Asie orientale et dans le Pacifique, si l’Europe et les États-Unis font son jeu. Derrière la façade d’une « Paix Japonaise », c’est une révolution de l’Extrême-Orient que le Japon prépare méthodiquement, pacifiquement, s’il le peut.

Un tel bouleversement politique et économique n’ira pas sans lui coûter des sacrifices. Jusqu’à présent, il empruntait à l’Europe les