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La perte de leur influence politique sur les Hawaï coûterait plus cher aux Américains que la valeur propre des îles qui pourtant est considérable[1]. Stratégiquement elles ont une grande importance. Isolées dans le Pacifique nord, elles commandent les lignes anglaise et américaine, nord-est sud-ouest, de Vancouver et de San Francisco en Australie et en Nouvelle-Zélande, et elles forment l’étape nécessaire des routes qui de San Francisco vont aux Philippines, en Chine et au Japon. Le câble des États-Unis aux Philippines y touche. Si des Hawaï prises comme centre on décrit sur la carte du Pacifique une circonférence ayant pour rayon la distance qui sépare Honoloulou de San Francisco, au sud et à l’ouest le cercle effleure le système d’archipels qui, par les Marquises et les îles de la Société, les Samoa, les Gilbert, les Marshall, se prolonge au nord jusqu’aux Kouriles et aux Aléoutiennes. À l’intérieur de cette circonférence on ne trouve que des ilots insignifiants, les îles Fanning et Christmas. Quand le canal de Panama sera percé, les Hawaï surveilleront la route du Japon à Panama et flanqueront à l’ouest la ligne fréquentée par les bateaux venant de New-York et de la Nouvelle Orléans à San Francisco. Enfin, posséder

  1. Pendant l’année qui a fini le 30 juin 1906, les États-Unis ont exporté 11 771 155 dollars de marchandises, céréales, machines ; pétrole, tabac, etc., aux Hawaï. 10 232 370 dollars de ces exportations sont partis de San Francisco. Les exportations des Hawaï aux États-Unis ont été de 26 850 463 dollars, dont 23 840 803 de sucre brun. Le commerce total s’est donc élevé à deux cents millions de francs environ.