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gieuses, tout les divise. De la part des Blancs, du mépris pour ces Jaunes qui dégradent l’idée de travail et le standard of living ; de la part des Jaunes, mépris pour les Blancs et volonté de maintenir intégralement leur civilisation asiatique. Quelle prise dès lors peut avoir sur ces foules d’Asie l’idée américaine ?

C’est grâce à l’instabilité de la population japonaise que les Américains ont pu jusqu’ici conserver toute l’influence sociale et politique. Les capitaux et les propriétés sont encore aux mains des Blancs. En 1904, 11 979 Européens, Américains et Hawaïens payaient des impôts personnels pour des biens estimés 56 573 104 dollars, alors que 33 376 Japonais ne payaient que pour des biens estimés 4 891 425 dollars. D’autre part, tandis que 12 519 Européens, Américains et Hawaïens, — corporations ou particuliers, — étaient taxés pour des propriétés immobilières évaluées 66 036 853 dollars, 1 955 Japonais n’étaient taxés que pour des propriétés immobilières évaluées 168 545 dollars, c’est-à-dire 2 p. 4000 du total des propriétés. Le caractère nomade des Japonais est encore indiqué par le fait que le Chinois possède 2,39 dollars de propriété mobilière pour chaque dollar de propriété immobilière, tandis que le Japonais possède 9,44 dollars de propriété mobilière pour chaque dollar qu’il a placé en terres ou en bâtisses.

Mais la situation paraît changer. Si le nombre des Japonais n’augmente pas beaucoup dans les îles, les femmes, par contre, viennent plus nombreuses depuis quelques années. Au recensement de 1900,