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nois son nouvel an, les Japonais l’anniversaire du Mikado, Porto-Ricains et Portugais leurs saints et leurs madones ; à tous, l’Américain impose ses journées civiques, et le Thanksgiving day où l’on remercie la Providence de ses dons.

Sur les plantations, le contrat de travail, pratiqué d’abord par les Hawaïens, a été grandement perfectionné par les Chinois, puis par les Japonais. Par contrat, des compagnies de travailleurs s’engagent à amener une récolte à maturité, moyennant quoi les planteurs leur avancent un capital en espèces et en semences, les logent, les habillent, et leur payent une part du bénéfice net. Il est des contrats pour planter, pour défricher, pour irriguer les champs, pour construire des chemins de fer, pour couper les cannes et les charger ; mais il est surtout deux formes générales, le contrat par acre et le contrat par tonne. Dans le contrat par acre, la plantation s’engage à fournir en moyenne quarante ou cinquante acres à une compagnie de dix travailleurs environ. La plantation promet de les loger près de leur travail, de leur fournir du bois, de l’eau, les attelages et les chariots, les instruments aratoires, les semences, les engrais, et aussi par avance une certaine somme d’argent (environ de 10 à 15 dollars par vingt-six jours de travail) sur laquelle elle prélève un intérêt. L’ouvrage fait, elle paye la somme totale qui est due à, chaque travailleur, déduction faite de l’avance et des intérêts. En échange, l’équipe de travailleurs s’engage à accomplir les opérations spécifiées. Ses obligations sont analogues dans le cas du contrat par tonne, qui des deux est le plus fréquent ; mais le paiement est alors basé sur l’importance de la récolte : en moyenne,