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II

Les plantations, avec leurs camps où vivent coolies et employés, forment de petites communautés. Elles ont généralement un kindergarden, des écoles, des églises ; mais les races s’y mêlent peu. Les Blancs, qui vivent à part, se plaignent de l’isolement et de la monotonie, en dépit du climat charmant, de leurs hauts salaires, de leurs demeures confortables, du club, du billard, du polo, du tennis, du téléphone dans l’île, et de la télégraphie sans fil entre les îles. Les Asiatiques vivent à part, les Chinois encaqués, les Japonais plus à l’aise.

À l’aube, on part au travail. Le petit Jap, bien lavé, allègre et bavard, s’en va avec son repas de riz et de saumon soigneusement protégé contre les fourmis ; les femmes se couvrent la tête d’un mouchoir. Las, mal lavés, les Porto-Ricains suivent ; on dirait qu’ils ont couché avec leurs vêtements ; parfois, en s’ébrouant, ils sifflent et chantent, ce que jamais ne font les Asiatiques. Le dimanche, tous les cultes du monde, catholique, protestant, bouddhique s’entendent pour chômer, et chaque race a ses fêtes : le Chi-