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propres écoles, dirigées souvent par un bonze ou ses assistants. Cette école japonaise fonctionne généralement quand la public-school est fermée, pour que les petits Japonais puissent fréquenter les deux. Les livres, qui suivent les programmes américains, sont publiés au Japon. Les maîtres développent chez les enfants l’amour patriotique des îles japonaises et du Mikado, dont le portrait orne la salle d’école.

Pour compenser cette abondance de matière jaune, le gouvernement et les planteurs ont toujours cherché à jeter dans la combinaison le plus possible de Blancs.

Mais les Blancs sont des produits de luxe qui coûtent gros à importer. Et puis, par ses affinités électives, le Blanc ne se prête guère à une telle synthèse : il est trop fier pour se lier par contrat et pour peiner comme coolie sur une plantation à côté de Jaunes. En fait de Blancs, on ne trouva guère à recruter que quelques Italiens, qui, en Louisiane, acceptaient de travailler et de vivre avec des Nègres, ou encore des Galiciens et des Slaves de l’Autriche orientale. Dans les îles, aujourd’hui, quelques Allemands vivent sur une ou deux plantations possédées et dirigées par des Allemands : à chacun, en plus du domicile et du combustible, on donne un jardin et une vache.

Les Açores, de 1885 à 1888, fournirent 10 000 Portugais environ ; en 1902 trois plantations dépensèrent plus de 20 000 francs pour importer de Nouvelle-Angleterre 26 Portugais adultes et un enfant. Sur les