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ou animales et les idées sociales ou politiques, ici flore, faune, race d’aborigènes sont simples ; point de problèmes économiques ou politiques qui viennent troubler les résultats de l’expérience instituée. Artificiellement, par des importations calculées, on essaye de doser les divers éléments d’une société humaine et de déterminer leurs affinités ; voilà cinquante ans que se poursuit ce travail de laboratoire pour créer une population qui à la fois satisfasse un besoin économique et un besoin civique. Quels sont les résultats ?

Partout où pouvait se trouver une main-d’œuvre disponible les agents du gouvernement hawaïen s’adressèrent. Dans divers pays d’Europe, aux États-Unis, dans les Indes occidentales, dans les îles du Pacifique et en Asie, on les rencontrait qui visitaient, enquêtaient, à la recherche d’un peuple de coolies qui fût capable de travailler le sucre et de créer une société et un État.

Des coolies chinois furent importés, pour la première fois, en 1852, mais, pendant quinze années, il n’en vint guère qu’une cinquantaine par an. De 1864 à 1886, l’immigration totale de travailleurs par contrat fut de 45 214, dont 27 814 Chinois ; 3 073 Japonais ; 2 444 insulaires du Pacifique sud ; 10 216 Portugais ; 1 052 Allemands et 615 Norvégiens. Il en coûta 1 079 797 dollars au gouvernement et 631 078 aux planteurs pour aider tout ce monde à atteindre les îles. Après la convention de 1886 avec le Japon et l’acte de 1887-1888 restreignant l’immigration des Chinois, la plupart des coolies furent des Japonais.