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jamais eu une armée régulière aussi petite, relativement à sa population, et que les États-Unis ont eu souvent à souffrir de l’insuffisance de leurs préparatifs militaires : « Nous avons, dit-il, toujours négligé de préparer en temps de paix une armée pouvant faire la guerre d’une façon efficace. Notre armée régulière est mieux instruite qu’autrefois, mais elle est trop faible. Nous devrions avoir, en temps de paix, des cadres complets pour une grande armée, et notre armée régulière devrait être assez considérable pour faire face aux premiers besoins en cas de guerre[1]. »

Le transfert de la flotte dans le Pacifique va accélérer la construction d’une nouvelle escadre pour l’Atlantique. Les États-Unis n’ont plus maintenant ce sentiment de sécurité et d’impunité que leur valait naguère encore leur isolement. Une politique mondiale, la police à exercer dans l’Amérique du Sud, des îles ou des terres lointaines Hawaï, Cuba, Philippines, Panama à protéger, et surtout la menace de l’expansion japonaise exigent une flotte très puissante. Le développement de leurs armements provoqueront en Allemagne, en Angleterre, en France une désastreuse rivalité.

La politique impérialiste transformera peu à peu le fédéralisme américain en un pouvoir centralisé assez indépendant des influences locales et assez fort pour représenter dignement les États-Unis dans les affaires internationales. Déjà la lutte contre les trusts et les grandes compagnies de chemin de fer, l’organisation d’une politique d’irrigation et de protection des forêts et des mines, l’obligation de remédier à la

  1. Cf. les augmentations projetées.