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IV

Il y a trois ans, avant le traité de Portsmouth, à défaut d’alliances que leur situation géographique et leur tradition de splendide isolement rendaient inutiles, les États-Unis avaient des amitiés, amitié japonaise, amitié anglaise, amitié française. L’ennemi éventuel c’était surtout l’Allemagne dont l’ambition menaçait la doctrine de Monroe, c’était aussi la Russie qui avait voulu fermer la Mandchourie au commerce américain. Aujourd’hui, aux États-Unis, le péril japonais hante les imaginations ; l’amitié pour l’Angleterre et l’amitié pour la France ne sont peut-être plus aussi confiantes ; les Russes sont assez populaires et aussi les Allemands. La défense de la doctrine de Monroe et du panaméricanisme contre l’Allemagne passe au second plan, c’est la côte du Pacifique que la flotte nationale est allée protéger.

Et les États-Unis sont décidés à pousser leurs armements sur terre et sur mer. C’est en vain qu’à Tôkyô le secrétaire Taft a parlé de l’horreur de son pays pour une paix armée : « Pourquoi les États-Unis désireraient-ils la guerre ? En une année elle ferait de