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visoire réglant ses relations commerciales avec son principal fournisseur et l’un de ses meilleurs clients allait, grâce à de meilleures relations politiques, se transformer en un traité de commerce de longue durée[1] !

Dès le moment où l’envoi de la flotte américaine dans le Pacifique fut officiellement annoncé, on s’est demandé aux États-Unis de quelle nature pouvait être l’entente qui était sûrement intervenue entre le président des États-Unis et l’empereur d’Allemagne ? Si la flotte quitte l’Atlantique, il faut non seulement que l’Allemagne ne soit plus l’ennemie mais encore qu’elle soit l’amie des États-Unis. Pour que le président laisse la côte de l’Atlantique à la merci de n’importe quelle escadre étrangère, il faut admettre ou bien que le danger sur la côte du Pacifique est tel qu’il vaut encore mieux courir le risque de laisser la côte atlantique sans défense ou bien que cette côte orientale en l’absence de la flotte serait protégée en cas de nécessité par la flotte d’un pouvoir ami, disposé à prêter main-forte ? Ce n’est pas l’Angleterre mais c’est l’Allemagne que l’opinion a désignée comme ce pouvoir ami. M. Hearst a fait une campagne dans sa presse jaune en faveur d’une alliance des États-Unis avec l’Allemagne.[2] Beaucoup de gens annoncèrent que quand la flotte serait partie, une escadre allemande viendrait patrouiller à sa place

  1. Dans son message du 3 décembre 1907 le président Roosevelt explique que les droits de douanes étaient fixés d’une façon nuisible pour l’Allemagne ; ils seront désormais fixés de façon plus rationnelle.
  2. Sur ceci cf. National Review, october 1907. Maurice Low, American Affaires.