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avec cette même bienveillance que nous réclamons d’eux pour nos compatriotes. »

Changer leur manière de traiter la race jaune et développer sûrement leur commerce et leur influence, ou bien maintenir leur attitude présente envers les races mongoles, dussent-ils y sacrifier leurs rêves d’expansion en Extrême-Orient, tel est le dilemme de la politique asiatique des États-Unis.

C’est au centre même du Pacifique, aux îles Hawaï, où depuis plus de vingt-cinq ans se sont rencontrés Américains, Japonais et Chinois, qu’il faut commencer d’étudier le conflit des races. Aux gens de Californie menacés par l’immigration japonaise, l’exemple des Hawaï donne à penser et sans cesse ils l’invoquent. Dans son rapport au président Roosevelt, le secrétaire Metcalf dit[1] : « Le sentiment antijaponais en Californie, surtout parmi les ouvriers, est grandement renforcé par le rapport que vient de publier le Bureau of Labor sur les îles Hawaï. On fait valoir que la main d’œuvre blanche est presque entièrement chassée des Hawaï et que les Japonais peu à peu forcent les Blancs qui sont petits marchands à abandonner leurs affaires. »

  1. Le secrétaire Metcalf a été officiellement chargé d’une enquête sur l’incident des écoles à San Francisco. Son rapport du 26 novembre 1906 fut transmis au Congrès par le président Roosevelt, le 18 décembre 1906.