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Voici donc le bilan, de nos gains : l’Indo-Chine n’était pas menacée ; les Japonais s’engagent à la respecter. Nous n’avions pas intention de démembrer la Chine ; nous nous joignons au Japon pour y proclamer le statu quo et, par une clause obscure et peut-être dangereuse, nous nous engageons à nous appuyer mutuellement pour assurer la paix et la sécurité dans les régions de l’empire chinois, voisines des territoires où nous avons des droits de souveraineté, de protection ou d’occupation[1]. Appui diploma-

    vivats à M. Hayashi ? Le Japon ne nourrissait point de convoitises à l’égard du Tonkin. Dès lors, il n’était pas si pressant de garantir cette colonie contre une agression imaginaire… Le Japon a besoin d’une expansion économique dans les régions du Sud ; or on remet à plus tard la signature d’une convention de commerce, sous prétexte qu’il faut l’assentiment des Chambres françaises. Notre demande n’a pourtant rien que de juste, et ne cache aucun dessein secret… » Cité par la Revue Indo-Chinoise, 15 octobre 1907. Dans le Bulletin économique de l’Indo-Chine, août 1907, on lit : « Depuis deux mois, des ingénieurs, des armateurs, des industriels et des commerçants japonais sont venus étudier les productions diverses de la colonie ; avant peu, une ligne de navigation japonaise touchera à Haïphong et à Saïgon et des usines construites avec des capitaux japonais s’élèveront au Tonkin. » Si cette activité japonaise en Indo-Chine détermine un renouveau d’entreprise française, elle profitera à notre colonie, mais il serait dangereux de laisser prendre aux Japonais, — associés, dit-on, à des capitalistes allemands, — dans les affaires minières un monopole analogue à celui qu’ont les Chinois pour l’exportation du riz. Au surplus ces entrepreneurs japonais ont l’intention d’importer une main-d’œuvre japonaise. Il faudra surveiller de près cette immigration.

  1. Voici l’interprétation du traité par le Jiii Shimpo : « En vertu de l’entente, si des troubles éclataient en Mandchourie, voisine de la Corée et du Kouang-toung, ou au Yunnan, voisin de l’Indo-Chine, ou dans la province de Canton, contiguë à la baie de Kouang-tchéou, aussi bien que dans le Fokien, situé vis-à-vis de Formose, les deux parties contractantes s’engagent à s’appuyer mutuellement pour assurer la paix et la sécurité dans ces régions. » Un tel engagement peut avoir des suites graves alors