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assainit des quartiers de Moukden, Thieling et Liaoyang. Aussitôt après la guerre, le gouvernement de Tôkyô envoya en Mandchourie une commission d’hommes d’État, d’ingénieurs, de militaires, chargée d’inventorier les ressources du pays et les moyens rapides de l’exploiter, car à la différence des Russes prodigues et imprévoyants qui engloutirent leur argent dans cette province chinoise, les Japonais se hâtent d’en tirer des bénéfices. Leurs soldats, qui ne l’ont pas encore évacuée, s’y conduisent en conquérants, leurs trafiquants en maîtres âpres et durs. Moins généreux et plus exigeants que les Russes, ils sont craints, mais détestés, et sous la poussée de leur concurrence, l’activité des Chinois se réveille. Il faut que le Japon fournisse du travail à ses nationaux, qu’il les soutienne contre la concurrence des coolies chinois, plus résistants encore que le Japonais, davantage fixés à la terre, plus nombreux aussi, car sans cesse ils montent du Chantoung et des provinces du Yang-tsé. En dépit de l’avantage actuel des Japonais, les commerçants chinois seront quelque jour de sérieux concurrents. Présentement les Japonais importent leurs marchandises, soit directement du Japon et ils ne payent pas de droits, soit par la Corée et les droits versés leur sont remboursés[1]. Les

  1. Le correspondant du Times le Dr Morrison a souvent protesté contre la lenteur des Japonais à ouvrir la porte » au commerce international en Mandchourie. Cette temporisation japonaise qui rappelle la temporisation russe d’avant la guerre a développé les sentiments antijaponais des colonies étrangères d’Extrême-Orient qui prétendent que lors même que le Japon renoncerait maintenant à ses avantages douaniers et aux exceptionnels tarifs de chemins de fer réservés à ses nationaux pour accorder à tous mêmes facilités, l’avance que les Japonais ont prise en Mand-