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IV

C’est la Corée et la Chine qui surtout refréneront les dessins belliqueux du Japon[1]. Protecteur de la Corée, le Japon l’est par tradition historique et par intérêt. Pour tout Japonais, dès l’enfance, la Corée c’est la côte voisine que depuis des siècles en insulaire il convoite, le pont qui a relié la civilisation japonaise à la civilisation de l’Asie, la bonne terre pour qui le Japon a entrepris toutes ses guerres et

  1. « Le Japon a entrepris, avec un intérêt très légitime pour un voisin si proche, de réformer et de rajeunir la Corée ; en dépit des racontars et des critiques, le monde croit que le prince Ito et le gouvernement japonais y poursuivent une politique de justice, de civilisation et de bien-être, tout à l’avantage de ce peuple arriéré : Pourquoi le Japon désirerait-il la guerre ? Elle arrêterait sérieusement ou retarderait l’exécution de ses plans de réforme en Corée. » Secrétaire Taft, à Tôkyô, 1er octobre 1907. Cependant, l’Asahi Shimbun du 18 novembre 1907 parle d’un mouvement procoréen aux États-Unis : « La Chambre de commerce de San Francisco à décidé, à l’instigation d’un M. Hulbert, que les députés de la Californie, à la prochaine session du Congrès, demanderaient ce que sont devenus le traité coréo-américain et les droits de la Corée d’administrer son territoire. Le traité en vigueur autorise un droit de 7 p. 100 ad valorem sur les importations américaines en Corée. Or le Japon est en train de comprendre la Corée dans un zollverein : les droits sur les marchandises américaines en Corée seront