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En décembre 1907, le discours du gouvernement japonais à la Diète sur la politique du pays considérait comme une impérieuse nécessité le rétablissement d’une véritable amitié avec les États-Unis. En janvier 1908, le comte Hayashi et le président Roosevelt affirmèrent qu’une solution satisfaisante était proche et à la fin de janvier, le comte Hayashi déclara : « Bien que les négociations ne soient pas encore terminées, je puis déclarer officiellement que les bruits mis en circulation au sujet de questions importantes en litige entre le Japon et les États-Unis sont de pure invention. » Le discours du trône au parlement anglais annonça avec un évident soulagement qu’entre le Japon et le Canada l’accord était fait.

Depuis un an et demi, la solution du conflit entre les États-Unis et le Japon est donnée comme imminente : preuve qu’elle n’a pas été aisée à trouver, ou que le Japon a mis quelque temps à l’accepter, puisqu’en l’espèce il s’agit de la promesse donnée par le gouvernement de Tôkyô qu’il surveillera les départs pour les Hawaï. Les idées de paix triomphent donc ; après bien des hésitations, et aussi après que l’on a éprouvé longuement les dispositions de l’adversaire : Soudain les dépêches annoncent que sur un geste de Tôkyô les départs des émigrants sont suspendus. S’il suffisait d’un geste officiel pour entraver l’’émigration


    du Japon à la convention russo-américaine concernant les pêcheries de la mer de Béring ; conclusion d’un traité prohibant l’émigration des Japonais en Amérique ? Pourquoi les Japonais ont-ils sacrifié leur ambassadeur, alors que leur diplomatie affirmait qu’elle était disposée à régler l’émigration japonaise, au gré des États-Unis et qu’elle faisait tenir au gouvernement de Washington un mémorandum ? Pourquoi ont-ils fait coïncide ce rappel avec le départ de la flotte américaine dans le Pacifique ?