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miné d’après le montant de ces dépôts. Il fut décidé que chaque compagnie, petite ou grande, devrait déposer 50 000 yen avant la fin du mois d’octobre 1907[1].

Quant aux départs vers les Hawaï, le Japon est résolu à les limiter.

Le comte Hayashi a télégraphié au consul japonais à Honoloulou qu’à partir du 1er février 1908, seuls auront le droit d’émigrer aux Hawaï les Japonais y retournant, et les proches parents de ceux qui y sont déjà arrivés.

Le ministre a annoncé aussi en janvier 1908 que son gouvernement a l’intention d’exercer une surveillance rigoureuse sur les Japonais qui se rendent à San Francisco comme étudiants, — beaucoup de travailleurs se parent de ce titre, — et de défendre l’émigration vers le Mexique. Le gouvernement japonais a-t-il donc pris son parti de couper toute émigration vers l’Amérique du Nord ?

Ce n’est pas la première fois qu’il prétend réformer les compagnies dont les exactions ont fait scandale, même au Japon, et qu’il déclare préférer à l’hémisphère Ouest, comme champ de colonisation, la Corée et la Mandchourie. Depuis 1901 il fait, dit-il, tous ses efforts pour empêcher les départs aux États-Unis ; mais ce n’est qu’en 1907 qu’il s’avise d’arrêter le courant sur les Hawaï dont dérivent, au su de tous, les courants sur les États-Unis, le Canada et le Mexique.

  1. Japan Weekly Chronicle, october 1907. « Les compagnies d’émigration Sendai Imin, Kaigai Doko, Nankai Imin, Kumamoto Imin et les deux agents d’émigration MM. Takago Karoku et Omi Seiko n’ayant pu faire le versement exigé, ont dû suspendre leurs affaires le 2 novembre. »