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Officiellement, depuis 1901, le gouvernement japonais empêche les coolies d’émigrer directement du Japon en Amérique : tout émigrant à destination des États-Unis devait être un gradué d’école moyenne, posséder de quoi payer ses dépenses pendant une année, ou avoir là-bas un emploi qui lui fût garanti. Le gouvernement du Mikado avant de délivrer un passeport appliquait donc lui-même à chacun de ces émigrants un educational test et exigeait qu’il présentât une certaine somme d’argent ; mais ces précautions restèrent inefficaces : 73 884 Japonais sont entrés aux États-Unis en cinq années (1902-1906). C’est que le gouvernement japonais, — sauf pendant la guerre contre la Russie — laissa partir des milliers de coolies aux Hawaï (18 000 en 1906). Or il n’ignorait pas que surtout depuis 1902, les Hawaï n’étaient qu’une escale avant d’aborder en Californie, but réel du voyage. Pour entrer aux Hawaï, point n’était besoin d’un brevet d’instruction ni d’une somme d’argent ; les émigrants partaient avec une avance faite par une compagnie d’émigration. De là ils passaient en Californie, un contrat de travail en poche, affranchis du contrôle de leur gouvernement, affranchis des restrictions américaines à l’immigration étrangère. En mars 1907, les Américains, voyant le danger, publièrent que les « Japonais ayant un passeport délivré par leur gouvernement pour aller dans les îles soumises aux États-Unis (Hawaï et Philippines), la zone du canal de Panama et d’autres pays, tels que le Mexique et le Canada,