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C’est tout à fait inexact : on oublie qu’au Japon 40 p. 100 des terres arables sont seulement cultivées, qu’il y a chez nous énormément de place pour tous les nôtres. Dernièrement encore, les émigrants japonais, partis pour la Corée, sont revenus au Japon, convaincus que la terre japonaise est meilleure que la terre coréenne[1].

Au Japon, les transports occupent encore plus d’un million de coolies ; et les salaires s’élevant rapidement, les capitalistes ont intérêt à garder à leur disposition le plus possible de travailleurs :

Jusqu’ici l’expansion industrielle avait été sérieusement retardée faute de capital et d’argent bon marché. Or voici que ce pays, qui sort d’une grande guerre avec une dette énorme et de lourdes taxes, est en train d’accroître merveilleusement son crédit commercial et industriel. De tous les quartiers du monde, le capital semble pressé d’entrer au Japon ; la nation et le peuple en profitent pour emprunter largement à des taux plus bas qu’ils n’ont jamais été il s’ensuit la plus grande activité commerciale que le pays ait jamais connue[2]… Le nombre des nouvelles banques et compagnies dûment enregistrées depuis 1905 s’élève à 1873. Leur capital monte à 139 457 000 dollars, dont 47 904 500 dollars déjà payés… Les nouvelles banques et compagnies qui ont été organisées ou projetées depuis juillet 1905[3] sont au nombre de 260 et représentent un capital de 248 796 500 dollars. Il s’agit surtout de chemins de fer, de traction électrique, d’entreprises hydro-électriques, de tissages, de raffineries de sucre, de fabriques d’allumettes, de ciment et de briques.

Si émigration il y a, en dépit de cette exigence de

  1. Déclarations de M. Tsudzuki, premier délégué du Japon à la Conférence de la Haye, 14 octobre 1907.
  2. Monthly consular and trade reports, december 1906, n° 315, p. 44.
  3. Id., april 1907, n° 319, p. 77.