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elle est dirigée contre eux : elle fut votée pour obtenir des Californiens le retrait de la mesure des écoles. Or le gouvernement et l’opinion publique au Japon ne veulent pas une convention qui restreint les mouvements des travailleurs japonais parce que Japonais ; les règlements américains de l’immigration doivent n’établir aucune mesure, qui ne soit pas appliquée aux immigrants d’Europe, comme elle l’est aux Japonais.

Quelles sont au juste les idées, les ambitions du Japon touchant l’émigration de son peuple ?

Il ne peut pas ne pas reconnaître le bien fondé des réclamations américaines contre la concurrence du cheap Jap ; il a intérêt à détourner de l’Amérique ceux de ses nationaux qu’il est préférable de ne pas y voir. Être représenté à l’étranger par des miséreux ou des mauvais sujets est contraire au bon renom du Japon, or beaucoup de ceux qui viennent en Amérique ne sont pas les meilleurs représentants de leur race. Le mouvement d’émigration est trop récent pour que les premiers partis n’aient pas été les plus pauvres ou les moins recommandables. La plupart des travailleurs sont des manœuvres venus des villes de la mer intérieure, Okayama et Osaka. Avant d’arriver en Californie, ils ont goûté aux Hawaï d’un régime de mi-esclavage, qui ne les a pas améliorés ; en Californie ils s’encanaillent davantage. Les journaux japonais le reconnaissent, mais naturellement en rejettent la responsabilité sur le milieu américain :

Pour la vie matérielle, habitation, alimentation, habil-