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sur la blessante question des écoles et sur l’interprétation de la clause de la nation la plus favorisée ; l’antijaponisme des Californiens a été renié par les autorités fédérales ; la dignité du Japon sur ce point est sauve. Mais l’affaire des écoles arrangée, restait à régler le problème beaucoup plus important de l’émigration.

En vertu de l’article 2 du traité conclu avec le Japon en 1894, les États-Unis ont pu prendre l’initiative de limiter l’immigration japonaise : « Les stipulations de cet article et du précédent ne modifient en rien les lois, ordonnances et règlements qui concernent le commerce, l’immigration des travailleurs, la police, la sécurité publique, aussi bien ceux qui sont présentement en vigueur que ceux qui pourront être institués dans l’un ou l’autre pays. » En droit international, une nation est libre d’exclure de chez elle des émigrants étrangers ou d’en restreindre la venue.

Il était impossible d’étendre aux Japonais l’acte d’exclusion des Chinois, et pourtant il fallait empêcher les coolies japonais de passer des Hawaï en Californie. Or, en janvier-février 1907, le Sénat et la Chambre des représentants à Washington élaboraient une loi générale sur l’immigration destinée à protéger la côte de l’Atlantique contre l’afflux des Européens de qualité médiocre, Slaves, Arméniens, Juifs, etc. : le Sénat avait voté l’exclusion des illettrés, mesure trop radicale que la Chambre refusait d’accepter[1].

  1. Cf. The North American Review, 7 décembre 1906. Pending Immigration bills, by R. De C. Ward.