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entrer dans la classe élémentaire ; les enfants âgés de plus de seize ans ne seront admis dans aucune classe de n’importe quelle école primaire ; les enfants qui veulent suivre un cours, quel qu’il soit, seront tenus de prouver par examen qu’ils connaissent suffisamment l’anglais. Des écoles spéciales seront créées pour les enfants d’origine étrangère qui n’auront pas cette connaissance.

Ce règlement n’a satisfait personne ni les Californiens, ni le gouvernement fédéral des États-Unis ni les Japonais. Les Californiens parurent l’emporter : ils cédèrent sur la question des écoles, mais volontairement, sans que la loi ou la force les ait contraints de reconnaître officiellement que les droits accordés par un traité international à un étranger doivent avoir le pas sur les libertés qui lui sont accordées ou les défenses qui lui sont faites par un État. D’ailleurs cette question des écoles ne fut jamais qu’un prétexte pour forcer le reste des États-Unis à s’occuper du péril japonais, et le président Roosevelt paya les concessions scolaires des Californiens de l’assurance que l’immigration japonaise serait arrêtée. Mais en 1906-1907, et dans les mois qui ont suivi l’arrangement de février 1907 le nombre des immigrants japonais aux États-Unis a plus que doublé sur 1905-1906. Et les Californiens de prétendre qu’ils ont consenti un marché de dupes : depuis le départ de la flotte pour le Pacifique, ils pressent leurs représentants au Congrès de présenter de nouveau un bill d’exclusion[1].

  1. À une réunion de la Japanese and Korean Exclusion League, Cf. Minutes (mars 1907), le président de la ligue M. O. A. Tveitmoe parla ainsi de l’Immigration bill du 20 février : « Il est peu satis-