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nité. Même sanction, après qu’un navire de guerre américain eût été bombardé en passant le détroit de Simonoseki. Pareillement les Japonais surent obtenir des excuses du gouvernement chinois qui avait décliné toute responsabilité pour les outrages et les meurtres commis par quelques Chinois de Formose. Conclusion :

Ces trois incidents prouvent combien il est désastreux pour le gouvernement central d’un pays d’être incapable de contrôler un pouvoir local. Le gouvernement du Shôgun fut renversé peu d’années après qu’il eut prouvé son impuissance à l’égard des gouvernements locaux des daïmyos ; la Chine eut à payer une indemnité et à faire des concessions humiliantes[1].

Le Japon était donc certain que sur la question des écoles il aurait gain de cause, sans qu’il fût besoin d’un appel aux soldats. D’ailleurs, l’opposition signalée si souvent par les Japonais entre les sentiments corrects ou sympathiques des autres régions des États-Unis aurait gêné les Japonais s’ils avaient voulu la guerre : en bonne logique ils auraient dû la déclarer au seul peuple de Californie, et même aux seuls habitants de San Francisco.

Le 13 mars 1907, le Board of Education de San Francisco annulait l’ordre de séparer les enfants japonais des enfants blancs. Le 15, les enfants japonais réintégrèrent leurs public-schools respectives. Les plaintes en justice furent retirées et certains articles du règlement de l’instruction publique réformés : les enfants âgés de plus de neuf ans ne pourront pas

  1. Cité par Ignotus dans un article de The North American Review (décembre 1906) intitulé : Is the United States a world power ?