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La question ainsi posée à leur avantage et satisfaction leur étant presque assurée, les Japonais se mirent en frais de pitié : « Il faut plaindre l’impuissance de cette nation à arranger le différend. Si réellement elle ne le pouvait, nous serions contraints de protéger les droits de nos nationaux par la force armée[1]. » À leur tour, ils déplorèrent l’anachronisme de la Constitution américaine :

Les différents États possèdent de si nombreux droits que, lorsque se produit un mouvement anti étranger, le gouvernement fédéral, quoique le jugeant mauvais, ne peut le conjurer. Évidemment le président Roosevelt a beaucoup de sympathie pour le Japon. Il fait tous ses efforts pour aplanir les difficultés, mais on dirait qu’il est incapable d’y remédier. Le gouvernement japonais, eu égard à cette sympathie et à ces efforts, n’a qu’à attendre[2]… Comme les États-Unis et le Japon entretiennent des rapports spéciaux, nous avons négligé ce qui était notre intérêt ; nous n’avons pas dit les paroles que nous aurions pu dire… ; au reste, diplomatiquement, cette conduite n’est pas maladroite[3].

Et l’on combla d’éloges le Président : « Quoiqu’il n’ait pas atteint cinquante-deux ans, ses actions suffisent à emplir une ou deux pages de l’histoire universelle. Son esprit est clair, magnifique et juste comme l’éclat de la lune dans le ciel. Cette clarté, les nations la voient avec joie. L’habileté de son bras est pareil au sabre japonais que l’on vient d’aiguiser. Tous les diables, en l’entendant parler, cherchent à

  1. Manchyo, 28 septembre.
  2. Taiyo, janvier 1907. La Question de l’Antijaponisme. Opinion de M. le baron Kato Hiroyuki.
  3. Taiyo, février 1907. L’État actuel de l’Antijaponisme.