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M. Taft, le pacificateur, qui sut heureusement négocier à Rome l’achat des terres appartenant aux moines des Philippines, qui apaisa la révolution cubaine et aplanit les difficultés à Panama, M. Taft eut beau rendre visite à Tôkyô, y recevoir un bel accueil du Mikado, des ministres, du peuple, et prononcer des paroles de paix ; il y eut une différence entre son voyage de juillet 1905 et ce voyage de septembre 1907. Naguère l’amitié la plus sereine : maintenant « un petit nuage qui assombrit une amitié de cinquante ans ». Et tandis qu’il affirmait que « le plus grand tremblement de terre du siècle ne pourrait ébranler cette amitié, », le président Roosevelt, en deux discours, réclamait le droit pour les États-Unis d’envoyer leur flotte en Californie. « Ministre de la Paix », « Président de la Guerre » ont dit les journaux. Malgré cette visite de M. Taft, on envoyait la flotte, c’était donc que l’accord des diplomates n’était ni proche, ni tout à fait sûr, et les immuables formules de l’optimisme officiel pouvaient signifier simplement que les deux adversaires se préoccupaient de se concilier les neutres en ne prenant pas l’attitude d’agresseur.

À la fin de décembre 1907 et en janvier 1908 une campagne de nouvelles fausses ou inexactes aux États-Unis et surtout en Europe, donna à croire à l’homme de la rue que la guerre était imminente : les cuirassés américains iraient aux Philippines ; les des


    velt et l’on a parlé dans les banquets de solidarité panaméricaine. Peut-être, quelque jour, une escadre japonaise viendra-t-elle à son tour visiter les pays de l’Amérique du Sud où le gouvernement du Mikado pousse maintenant ses émigrants et cherche à développer son commerce.