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De 1882 à 1904, les États-Unis renforcent leurs lois d’exclusion contre les Chinois. Enfin, pour être admis au Canada, tout coolie doit payer 500 dollars.

À l’exemple des Chinois et des Japonais, depuis la guerre russo-japonaise, les Coréens et les Hindous à leur tour traversent le Pacifique ; quelque jour, peut-être, ils seront suivis de Malais, de Siamois et d’Annamites, de tous les Asiatiques assez énergiques pour être tentés par les Eldorados des Amériques. C’est tout l’Extrême-Orient qui s’ébranle.

Le temps n’est plus où l’Européen se plaignait de l’isolement des Chinois, des Japonais et des Coréens, de leur entêtement à fermer leurs frontières. Chacun des traités, chacune des réformes qu’il leur a imposés, a percé dans les remparts dont ils s’entouraient des brèches par où leur flot s’épanche aujourd’hui : d’eux-mêmes, sans que maintenant on les y force, sans même qu’on les en prie, ils sortent de chez eux. Les rôles sont renversés : c’est le monde jaune qui cherche à empiéter sur les terres d’autrui et c’est le tour des Occidentaux de défendre leurs territoires. De l’Extrême-Orient que, naguère encore, les Blancs prétendaient coloniser part aujourd’hui un contre-mouvement de colonisation asiatique dans les Amériques.

    concession aux réclamations du gouvernement japonais, dont les nationaux sachant écrire leur langue peuvent ainsi être admis sur le territoire du Commonwealth. » Biard d’Aunet, L’Aurore australe. Paris, 1906, p. 131. Il y a présentement en Australie environ 3000 Japonais, la plupart employés en Queensland sur les plantations de sucre, ou occupés à pêcher des perles sur la côte septentrionale. Nul doute que si leur nombre s’accroît par une immigration régulière et organisée, l’Australie ne prenne des mesures supplémentaires leur interdisant l’entrée.