l’autre n’y gagnerait. J’ai plaisir à assurer le peuple du Japon que la bonne volonté du peuple américain à son égard est toujours aussi chaleureuse et que la prétendue rupture de leurs amicales relations ne trouve aucune créance dans l’opinion publique des États-Unis[1].
Dès le début de la crise, il fut évident que les Américains n’attaqueraient pas. Le 25 octobre 1906, le gouvernement de Washington fit savoir à Tôkyô qu’il ferait rendre entière justice aux élèves exclus. De toute son énergie coutumière, le président Roosevelt, publiquement[2], donna tort aux Californiens et entonna un dithyrambe en l’honneur du peuple japonais : « L’hostilité a été limitée à quelques localités ; néanmoins le déshonneur retombe sur le peuple américain tout entier et les conséquences peuvent en être extrêmement graves ». Il rappelait la formidable expansion du Japon depuis un demi-siècle : « Rien ne lui peut être comparé ; rien n’en approche dans l’histoire du monde civilisé ». Il évoquait l’antiquité de la civilisation japonaise, « plus ancienne que la civilisation des nations du Nord de l’Europe, de qui, pour la plus grande part, nous descendons » ; et il louait cet empire « grand dans les arts de la guerre et dans les arts de la paix, grand par son développement militaire, industriel et artistique », et il en vantait les généraux, les amiraux, les soldats, les marins, le commerce, l’organisation de la Croix-Rouge pendant la guerre, et encore la courtoisie