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moment ; on dit que toutes les précautions s’imposent d’ici dix ans, jusqu’à l’ouverture de Panama.

Cette expérience doit démontrer la possibilité de transférer une flotte très importante d’un océan dans l’autre. Les bateaux rentreront ensuite dans l’Atlantique. Mais le gouvernement juge qu’il importe d’augmenter considérablement les forces navales. Que l’on mesure le chemin parcouru en dix mois ! Dans son message du 3 décembre 1906, le président Roosevelt disait :

Je ne demande pas que nous continuions à accroître notre marine. Je demande simplement que sa force actuelle soit maintenue. Cela ne se peut que si nous remplaçons les bateaux démodés et fatigués par de nouvelles et bonnes unités, égales aux navires en service de n’importe quelle marine étrangère.

Et voici que, parlant à Cairo (Illinois) en octobre 1907, le Président déclare que les guerres modernes ne durent pas assez longtemps, pour que les belligérants aient le temps de construire un seul cuirassé :

Donc tenons-nous prêts, ayons une forte marine et rendons évident que si nous désirons la paix, c’est que nous la considérons comme un bien, et non par faiblesse et timidité. Nous avons sur deux océans des côtes très étendues. Pour repousser toute attaque, il leur faut des fortifications. Mais le meilleur moyen de parer une attaque est de frapper soi-même. Aucun combat ne fut jamais gagné sans frapper et nous ne pouvons frapper qu’avec notre marine. C’est en temps de paix que nous devons construire une marine et entraîner les équipages. Une fois que la guerre a éclaté, il est trop tard pour rien faire.

Le 3 décembre 1907, dans son message il ajoutait :