l’Amérique centrale et méridionale : l’antijaponisme n’est pas encore de mise. Mais ils se préparent à y affluer et les républiques latines paraissent décidées à les attirer : « Nos compatriotes sont boycottés aux États-Unis : ils ne peuvent se rendre en Australie. Exception faite de la Corée et de la Mandchourie, en quels pays peuvent émigrer les Japonais ? Il est nécessaire qu’ils se portent vers l’Amérique du Sud où les richesses abondent, où les bras manquent[1]. » D’autant plus que le Japon s’est engagé à empêcher ses nationaux de partir aux États-Unis, au Canada, aux Hawaï : « Étant donné le rapport délicat qui présentement existe entre la question de l’émigration et nos affaires diplomatiques, il ne semble pas qu’il y ait de pays plus favorable à l’émigration des Japonais que l’Amérique du Sud[2]. »
C’est toujours le même besoin de prendre pied sur la côte en face, de faire valoir leurs droits sur les territoires neufs de l’hémisphère ouest, et d’y justifier leur emprise par le triomphe du plus apte, d’y chercher, avec de plus hauts salaires, les expériences nouvelles qui les instruiront en occidentalisme, d’agir en missionnaires patriotes qui gagnent des Shin Nihon au commerce et à l’influence du Daï Nihon. Les Européens se sont taillé des sphères d’influence, en Chine, en Asie orientale ; les Américains ont pris les Philippines : oubliant qu’ils ont toujours pros testé contre les appétits des Européens en Extrême--