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réprimer énergiquement les désordres : le gouvernement canadien décida de payer les indemnités réclamées par les Japonais, soit 10 000 dollars environ, que la ville de Vancouver devra lui rembourser.

Mais les difficultés restent entières : à l’unanimité, le congrès des Trade and labor unions du Canada, réuni à Winnipeg le 18 septembre 1907, a invité le gouvernement canadien à demander à l’Angleterre l’abrogation du traité qui autorise les Japonais à entrer au Canada. Le préambule de la résolution fait observer que si l’immigration des Asiatiques dans la Colombie britannique continue, la main-d’œuvre blanche sera bientôt supplantée dans les mines, les pêcheries et les chantiers de bois et que la province sera définitivement perdue pour la confédération. Il est certain que les travailleurs de Colombie britannique ne désarmeront pas : ou ils seront écoutés par le gouvernement fédéral du Canada, ou les désordres reprendront.

Sir W. Laurier a répondu que le traité dont on demande la dénonciation date de treize années ; qu’il a été ratifié à l’unanimité par le parlement canadien ; que les troubles de Vancouver ont été motivés moins par la présence des seuls Japonais que par celle des Asiatiques en général, et que, avant de prendre aucune décision, le gouvernement croit devoir s’enquérir des causes de l’affluence d’Orientaux, qui depuis quelque temps grandit.

Le 26 septembre 1907, à Toronto, devant the Canadian manufacturers association, sir Wilfried parla du besoin pressant qu’a l’ouest du Dominion de travailleurs agricoles et annonça que le gouvernement d’Ottawa ne proposerait pas au parlement impérial l’abrogation