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de bonnes relations entre le Canada et le Japon, allié de la Grande-Bretagne, se renforçait. Peu de jours après les incidents de San Francisco, le 3 novembre 1906, à l’occasion de l’anniversaire de la naissance du Mikado et en commémoration de la conclusion du traité d’amitié, de commerce et de navigation entre le Japon et le Canada, M. Nossé, consul général du Japon à Ottawa, offrait un banquet aux autorités et notabilités canadiennes :

M. Nossé, en proposant la santé du roi Édouard, exprime l’espoir que la nouvelle convention commerciale amènera un grand développement du trafic entre les deux pays. Sir W. Laurier, proposant la santé de l’empereur du Japon en termes élogieux, rappelle que le progrès accompli par le Japon au cours de ces dernières années est dû en grande partie au sage gouvernement de l’empereur. Il exprime sa conviction que le nouveau traité sera profitable au commerce des deux pays : sir William van Horne, président du conseil d’administration du Canadian Pacific, lui disait, il y a déjà deux ans, que, dans peu d’années, le commerce entre le Canada et l’Extrême-Orient serait aussi important que le commerce entre le Canada et la Grande-Bretagne ; à cette époque-là, il avait trouvé l’assertion de sir William quelque peu optimiste, mais aujourd’hui il incline à croire que la prophétie pourrait bien se vérifier[1].

Dès 1887, en effet, sir William van Horne vit clairement quel était l’avenir du trafic entre le Canada et l’Asie. Il fit construire des bateaux rapides du type Empress, pour prolonger son chemin de fer transcanadien et assurer le service entre Vancouver et l’Extrême-Orient, puis il se préoccupa de leur trouver du fret. Au Japon, dès maintenant, les bois et les

  1. Cité par Le Temps, 7 novembre 1906.