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Japonais. Le travailleur américain au Japon n’a pas la permission de travailler sans une licence de la préfecture du district où il réside. Cette licence ne lui serait probablement pas accordée, si la place qu’il recherche était souhaitée par un Japonais. La révision des tarifs, mise en vigueur en octobre 1906, établit un taux de 40 à 45 p. 100 sur les articles d’alimentation que consomment les étrangers, un droit très élevé sur les articles de luxe, — rubrique qui comprend de nombreux articles de première nécessité pour les étrangers. Aussitôt qu’il lui a été possible, le gouvernement japonais a converti les emprunts conclus pendant la guerre russo-japonaise, désireux de faire disparaître la clause, blessante pour l’amour-propre national, qui donnait à ces emprunts étrangers la garantie des droits de douanes.

La grande affaire de la diplomatie japonaise, depuis vingt ans, a été de regagner l’influence et les privilèges d’exterritorialité qu’elle avait été obligée de reconnaître aux Blancs dans les treaty ports ; en affaires, le Japonais travaille à reprendre aux intermédiaires européens la part prépondérante qu’ils avaient dans les importations et surtout les exportations japonaises. Les settlements étrangers, formant un État dans l’État, étaient insupportables à l’opinion japonaise et pourtant il ne s’agissait que de quelques centaines de commerçants, qui restaient en dehors de la politique, ne prenaient pas racine sur la terre japonaise et que leurs gouvernements respectifs, faute d’entente, soutenaient assez mal. Les États-Unis furent les premiers à renoncer aux privilèges d’une « Nouvelle Amérique » sur terre japonaise. Comment les Japonais ne comprennent-ils pas que leur Shin