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les Japonais avec de douces paroles et ne les toucheraient pas du doigt[1].

Ainsi, capitalistes, fermiers, marchands, tous les Japonais, que leurs intérêts fixent de manière permanente aux États-Unis ont besoin du bulletin de vote pour obtenir qu’on les traite justement et dignement. Et le nombre s’accroît des Japonais qui se fixent de manière permanente en Amérique. Depuis 1901, les Japonaises arrivent plus nombreuses[2]; beaucoup d’entre elles sont venues des Hawaï où leurs enfants en naissant ont gagné le droit à la nationalisation américaine. « Parmi les enfants des Japonais vivant en Amérique, 5 000 environ auront un jour le droit de devenir citoyens des États-Unis, comme étant nés[3] ». Il faut encourager les femmes à aller aux États-Unis.

Si l’on veut réellement que les colonies japonaises du littoral américain sur le Pacifique deviennent florissantes (et il le faut à tout prix), il est nécessaire d’encourager l’émigration des femmes aux États-Unis. Le second Empire japonais ne peut être fondé uniquement par des hommes. Il n’y a pas d’exemples que des colons aient prospéré quelque part, s’ils n’ont pas emmené avec eux des femmes. Une femme qui travaille aux États-Unis peut mettre de côté, au bout de trois ou quatre années, 1 000 à 1 500 dollars[4].

D’après la Constitution des États-Unis, deux races peuvent prétendre à la naturalisation : la race blanche

  1. Matsumoto, op. laud.
  2. En 1901, 367 femmes arrivent pour 4 902 hommes ; en 1902, 1 856 pour 10 414 ; en 1903, 4 059 pour 15 909 ; en 1904, 1 651 pour 12 613 ; en 1905, 1 226 pour 9 106.
  3. Tôbei Zasshi, cité par Shinkoron, avril 1906.
  4. Jogekku Sekai, août 1906. Extrait des Souvenirs des États-Unis par Abe Iso, professeur à l’Université Waseda.