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III

Le désir des Japonais de s’américaniser est-il sincère et sans arrière-pensée ? Les Américains se défient : le Chinois est moins dangereux, parce que moins curieux de langue, d’éducation, de manières, de métiers occidentaux. He keeps his place, ce que ne fait pas le Jap qui essaye de s’approprier méthodes, trucs et secrets, et qui, peu soucieux du succès immédiat étudie pour plus tard et finira par battre son maître.

Cette hâte un peu enfantine des Japonais à singer l’homme d’Occident, l’Américain ne l’interprète point comme une garantie de complète américanisation. C’est trop affecté, trop en façade pour que derrière ils ne se réservent. De leurs costumes occidentaux et de leurs american ways, on dirait vraiment que c’est un passe-partout pour mieux circuler dans le pays, inspirer confiance, entrer davantage dans l’intimité des gens, voir plus, savoir plus, — tout comme des nattes et des tuniques chinoises qu’ils revêtent en Chine[1].

  1. « Les Japonais peuvent entrer en intime sympathie avec les