Page:Aubert - Américains et Japonais, 1908.pdf/212

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

physiques et une constitution chaotique. Il en va de même chez les humains : les Eurasiens dans l’Inde, les métis en Amérique en sont la preuve. L’explication physiologique de cette expérience me parait être que toute variété de créature, au cours de maintes générations, acquiert une certaine adaptation constitutionnelle à une forme particulière de vie, et que toute autre variété semblablement acquiert une adaptation spéciale. Par conséquent, si vous mêlez les constitutions de deux variétés tout à fait divergentes et qui se sont adaptées à des modes de vie tout à fait divergents, vous obtenez un organisme qui n’est adapté au mode de vie ni de l’un ni de l’autre — un organisme qui ne fonctionnera pas bien, parce qu’il n’est agencé pour aucun ensemble de conditions. Donc par tous les moyens, interdisez les mariages de Japonais avec des étrangers.

Parlant au club japonais de New-York, en 1907, M. Aoki, ambassadeur du Japon aux États-Unis, engageait ses compatriotes établis en Amérique à épouser des Américaines : « Rendez-vous dignes de l’amour des filles des millionnaires américains et quand vos beaux-pères auront pu apprécier votre mérite, ils vous assisteront dans toutes les difficultés. » L’ambassadeur ne pouvait être moins heureusement inspiré : l’idée d’apaiser l’hostilité entre races par des mariages mixtes est tout juste la solution qui paraît la plus chimérique et la plus dangereuse aux Américains.

Entre Japonais, et Américains le conflit n’est donc pas simplement économique, il est racial : c’est une opposition sentimentale, physique, mystique[1] tout

  1. Il y a quelque chose dans ces antagonismes de race que nous ne comprenons pas — et peut-être n’est-il pas nécessaire que nous le comprenions… Les Japonais ne nous sont pas inférieurs, ils sont différents, voilà tout… Les Asiatiques et les Amé-