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nais s’accordent à reconnaître que le Français, de tous les Blancs, est le moins disposé à faire sentir à un interlocuteur jaune qu’il n’a pas même couleur de peau que lui. Cette attitude correcte et sympathique, je voudrais l’avoir gardée envers un peuple dont j’admire infiniment la civilisation et l’art.

L’idée d’une diversité absolue entre les races est-elle vraie ? De Blancs à Jaunes, y a-t-il de telles différences physiques que leurs croisements ne soient pas souhaitables ? Je l’ignore. Mais je dois reconnaître qu’aux États-Unis, comme au Canada et en Australie, tout se passe comme si cette idée était vraie : la croyance générale en l’impossibilité d’assimiler les races jaunes mène pratiquement au même résultat qu’une certitude scientifique. Aussi, pour faire comprendre la cause du conflit entre les Japonais qui veulent qu’on les traite en Amérique comme des Blancs et les Américains qui s’y refusent, ai-je dû parfois présenter les idées ou préjugés sur la race jaune dans leur crudité et leur outrance.

Mars 1908.