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II

Et les Américains de conclure que ni économiquement, ni socialement les Japs ne peuvent ni ne veulent s’américaniser. Et les Japonais de protester : ils ne demandent qu’à entrer dans les syndicats américains, à se mêler à la société américaine, à en prendre les mœurs, les belles manières. Américanisés, ils gagneront de plus hauts salaires ; ce n’est pas volontiers qu’ils se résignent à des salaires inférieurs.

Les Chinois qui vivent aux États-Unis comme les Américains, habitent dans des quartiers à part, s’adonnent au jeu et même au meurtre. Mais les Japonais s’habillent comme les Américains, vivent comme eux, ont une nourriture identique ; ils habitent les quartiers américains et se plaisent à imiter les belles façons des Yankees[1].

Les Japonais, dans leur hâte à accentuer les différences qui les séparent des Chinois, et leurs ressemblances avec les Américains, font valoir qu’ils sont très propres, beaucoup plus propres que les Chinois ; et depuis que sévit l’antijaponisme, c’est à qui parmi

  1. Asahi Shimbun, 23 octobre 1905. Les Japonais et les Chinois aux États-Unis.