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japonais et des marchands japonais augmente[1], qu’ils ne sont pas près d’adopter les besoins preuve — et le régime des Blancs.

Et sitôt qu’un groupement japonais se forme, les Blancs lâchent pied et laissent le champ libre :

Dans la Vaca Valley, il y a peu d’années, les Japonais arrivèrent pour travailler dans les vergers ; quelque temps après, ils commencèrent de les louer puis de les acheter : maintenant la moitié des vergers de cette belle vallée est possédée ou louée par eux… La présence de quelques Japonais dans une communauté attire des boutiquiers, des commerçants, des banquiers, des savetiers, et des Japonais de tout emploi qui enlèvent aux boutiques des Blancs la clientèle de leurs compatriotes… Sur 900 Japonais, résidant à Vacaville, 150 sont marchands. Rien à faire pour le Blanc, le Japonais patronne ses compatriotes… Alors les Blancs vendent ou louent leurs vergers, leurs biens au meilleur prix qu’ils peuvent obtenir des Japonais et s’en vont. De même à San Francisco : qu’un groupe de Japonais loue une maison dans le quartier des résidences, aussitôt le prix des propriétés baisse, — parfois de 50 p. 100 — et l’exode des Blancs commence[2].

Point d’entreprise qui ne soit touchée par la concurrence japonaise. Banquiers, imprimeurs, médecins, dentistes, restaurateurs, marchands, tous les métiers indispensables à une vie urbaine ont des représentants ; les Japonais achètent, vendent, commercent entre eux[3]

  1. Nombre de magasins japonais en Californie. Nombre d’auberges japonaises en Californie. Nombre de restaurants japonais en Californie.
    1904…… 224 245 98
    1905…… 376 297 112
    1906…… 561 462 198

    d’après l’Osaka Asahi, 20 mars 1907.

  2. Hayes, House of Representatives, 23 janvier 1907.
  3. Id., ibid., 13 mars 1906. L’accroissement des Japs en cer-