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I

Sur la côte de Californie, à San Francisco particulièrement, les citoyens craignent que le type de citoyen américain ne se dissolve. Au recensement de 1900, 44,5 p. 100 de la population de l’État y était né ; le reste était né ailleurs, 30,8 p. 100 dans d’autres États américains, 24,7 p. 100 à l’étranger. À San Francisco, en 1900, sur une population de 342 782 personnes, un quart à peine y était né, tandis que les trois quarts étaient nés ailleurs : 140 899 aux États-Unis ; 116 885 à l’étranger. San Francisco est la plus cosmopolite des cités américaines ; elle l’est plus que New-York ou Chicago où pourtant se déverse à gros bouillons l’immigration européenne ; au surplus, Chicago et New-York sont situées dans des régions très peuplées et en plein centre d’américanisme agressif et assimilateur ; San Francisco isolée reçoit d’Extrême-Orient une population qui, n’ayant ni le goût de s’américaniser ni le droit de se naturaliser, engendre l’anarchie : « Un bon gouvernement exige de la stabilité, de l’homogénéité et la lente et continue formation d’une opinion publique. Cela n’existe pas à