Page:Aubert - Américains et Japonais, 1908.pdf/185

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vailleurs, de fidèles domestiques, et qu’il est de mauvais Italiens ou de mauvais Américains comme il est de mauvais Japonais, ceux-là sont opposés à la libre entrée des Japonais. Tous avouent que leur attitude ne peut que gêner les relations avec l’Extrême-Orient : le boycottage des marchandises américaines par les marchands chinois le leur a prouvé. Pour la côte du Pacifique, sa plus grande chance de développement agricole, commercial, industriel est liée au développement de son trafic avec l’Asie et à l’immigration d’une main-d’œuvre bon marché. N’importe : « Périsse tout notre commerce avec l’Extrême-Orient, plutôt que de céder sur l’immigration et de nous laisser envahir par les Jaunes. » L’an dernier à un meeting de l’association antijaponaise, un jardinier s’écria : « Si nous n’employons pas des Japonais, nous ne pourrons pas travailler. Je gagne beaucoup d’argent dans les pruneaux ; mais j’aime encore mieux que ces pruneaux pourrissent, plutôt que d’employer des Japonais[1]. »

  1. Éditorial du Taiyo, décembre 1906.