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races il n’y a pas d’opposition, même temporaire, qui justifie des mesures d’exception. Le Congrès recommande la « suppression de toutes les restrictions qui rendent impossibles ou plus difficiles à des nationalités ou à des races déterminées le séjour dans un pays, la jouissance des mêmes droits sociaux, politiques et économiques que les indigènes, et les droits de naturalisation ». Il décrète que pour les syndicats de tous les pays les principes suivants seront d’application générale : accès sans restriction des immigrants dans les syndicats de tous les pays ; passage gratuit d’une organisation nationale dans une autre, sous condition de l’exécution complète des obligations envers l’organisation nationale. Dans les pays d’émigration, c’est encore à la seule politique syndicale qu’on remet le soin d’ajuster toutes les difficultés résultant de la soudaine mise en présence de mains-d’œuvre de nationalité et de races différentes : active propagande syndicale, accord intime des syndicats des pays d’émigration et d’immigration, enfin surveillance des agences de navigation et des bureaux d’émigration ; mesures légales et administratives pour empêcher que l’émigration ne soit organisée dans l’intérêt d’entreprises capitalistes.

Syndicalistes d’outre-mer et syndicalistes d’Europe ne s’accordent pas sur l’importance qu’il faut attribuer à la notion de race dans leur politique syndicale. La ressemblance de civilisation et le parallélisme du développement industriel dans tous les pays d’Europe rendant de plus en plus facile le passage des non-syndiqués aux syndicats, les Européens appliquent à l’univers cette vérité de chez eux. Les Américains, les Australiens au contraire, affirment qu’entre un