Page:Aubert - Américains et Japonais, 1908.pdf/178

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Australiens et les gens du Cap soutinrent la même thèse. Ils n’eurent pas gain de cause : la majorité européenne du Congrès vota une solution humanitaire, conforme à la thèse japonaise.

Le Congrès ne peut admettre, comme moyens d’écarter le danger éventuel dont l’émigration et l’immigration menacent la classe ouvrière, d’exceptionnelles mesures, politiques ou économiques, qui seraient inefficaces et réactionnaires : restriction de la libre circulation, exclusion des individus appartenant à des nationalités ou à des races étrangères.

…Le Congrès reconnaît les difficultés créées dans beaucoup de cas au prolétariat des pays plus avancés dans leur développement capitaliste par l’immigration en masse d’ouvriers inorganisés, surtout habitués à un niveau de vie inférieur et originaires de pays d’agriculteurs et à économie familiale, ainsi que les dangers provoqués par certaines formes d’immigration. Mais il ne voit pas de solution à ces difficultés dans l’exclusion de nationalités ou de races déterminées, — politique qui en outre est en conflit avec le principe de solidarité prolétarienne[1]

Les mesures internationales que le Congrès propose pour régler les relations entre individus de races différentes, entre Jaunes et Blancs par exemple, ne diffèrent pas des mesures employées ordinairement pour régler les relations entre Blancs non syndiqués et Blancs syndiqués : journée normale de travail, salaire minimum, réglementation du sweating system et du travail à domicile, surveillance sévère de l’hygiène et des habitations. Le postulat de cette politique, c’est l’affirmation idéaliste qu’entre les

  1. Internationaler Sozialisticher Kongress Stuttgart 1907. — Drucksache, n° 10. Section IV.