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IV

Qu’il s’agisse d’immigrants japonais ou d’immigrants chinois, les unions d’ouvriers blancs ne font pas de distinction : elles sont aussi énergiques à s’opposer aux uns qu’aux autres et l’opinion cohérente et violente de cette minorité s’impose à la majorité qui, même si elle n’est pas du même avis, n’ose protester publiquement.

Est appelé coolie tout concurrent oriental, et toute concurrence orientale signifie réduction de salaires et réduction générale du standard of living. Entre Chinois et Japs, il est des différences, mais pour les unionistes ils se ressemblent en ce qu’ils peuvent vivre à très bon marché et, par suite, sont également dangereux. Les Japonais ne sont pas encore assez nombreux pour créer un péril, mais leurs possibilités d’immigration sont grandes. De 1854 à 1882 (date de l’exclusion), il débarqua en vingt-neuf années aux États-Unis 280 321 Chinois, un peu moins de 10 000 par an, en moyenne[1]. Or, depuis 1900, il arrive plus

  1. 1854, 13 100 ; 1869, 12 874 ; 1870, 15 740 ; 1873, 20 292 ; 1874, 13 776 ; 1875, 16 437 ; 1876, 22 781 ; 1877, 10 594 ; 1881, 11 890 ; 1882, 39 579.